Coober Pedy est réputée être la capitale mondiale de l’opale. Cette ville, si l’on peut l’appeler comme cela est située à 689 km au sud d’Alice Springs et à 846 km au nord-ouest d’Adélaïde. Entre les différents points, rien ou presque, des étendues immenses désertiques. Cette année, avec les fortes pluies de l’hiver dernier, les buissons ont pu se développer, ce qui n’était pas le cas auparavant avec les 5 années de sécheresse consécutives.
Philippe nous a rejoints par avion, voici une vue de la piste et une vue prise de l’avion montrant la multitude de trous et de tas de terre remuée.
Coober Pedy compte environ 3 500 individus de toutes races. La moitié de la ville vit sous terre, comme nous l’avons fait pendant notre séjour.
Chambres d'hôtels en construction, puis finie, c'était notre chambre, et au-dessous, une maison qui se visite et même l'église anglicane.
Il fait bon vivre sous terre, la température restant stable tout au long de l’année, entre 20 et 25°c.
Les lourdes chaleurs sont donc tout à fait supportables dans ces conditions.
Par contre, vous ne voyez pas beaucoup la lumière du jour en contre-partie. Une fois à l’extérieur, il n’ y a pas un arbre, pas un jardin, rien que de la poussière, des cailloux, des monticules de terre à perte de vue, de toutes les tailles, et surtout, beaucoup de trous. Il ne vaut mieux pas y tomber, car certains peuvent atteindre 20m de profondeur.
Parmi les films tournés dans la région, ‘Pitch Black’ et ‘Mad Max’ ont été tournés ici, voici une des carcasses de vaisseau du premier, d’après notre guide personnel.
Coober Pedy est un emplacement découvert en 1914 par un jeune homme se nommant Willie Hutchison. Il faisait partie d’un groupe de chercheurs d’or qui désespérément, recherchaient la moindre source d’eau pour survivre. Il était censé resté au camp surveiller les affaires communes, mais ce jeune homme de 14 ans a désobéi aux ordres et a voulu lui aussi partir à la recherche d’eau dans les collines avoisinantes. Quand il est revenu, la nuit tombée, exténué, il portait un large sourire et ses yeux brillaient. Il n’avait pas seulement trouvé un trou d’eau, mais également était revenu avec un sac à sucre plein d’opales qu’il a pu montrer à son père et à son équipe. Les premières années, ils furent les seuls à exploiter la précieuse pierre, mais à partir de 1919, les premiers acheteurs commencèrent à affluer. Actuellement, 45 nationalités différentes sont recensées sur Coober Pedy avec un large pourcentage d’Aborigènes. Coober Pedy, avec Andamooka et Mintabie produit plus de 90% de la quantité mondiale d’opales. En voici une à l'état brut :
Nous avons joué aux chercheurs, de jour comme de nuit avec une lampe spéciale qui fait ressortir les pierres en les rendant fluorescentes. Malheureusement, à la lumière du jour, elles se révèlent souvent n’être que des pierres blanches sans reflet, juste la matrix.
Voici l'entrée de la mine du guide, à remarquer la taille des dessins formés par l'évaporation, les sculpteurs auraient été enchantés de voir la pureté de cette terre qui ne demande qu'à être travaillée.
L'opalisation est le résultat du lessivage de roches siliceuses par des circulations d'eaux souterraines. Ces eaux chargées d'atomes de silice en suspension sont piégées dans des cavités où elles s'évaporent, laissant la silice former peu à peu un gel colloïdal qui se solidifie avec le temps. La teneur en eau des opales est variable, la moyenne se situant entre 6 et 10%.
C'est ainsi que toute matière peut être opalisée. On trouve fréquemment des os fossiles ou des bois opalisés. La silice véhiculée par l'eau, ayant investi la structure d'origine, se substitue peu à peu aux atomes de carbone. Selon la disposition et l'empilement plus ou moins régulier des sphérules de silice, les opales, reconnaissables à leur légèreté (densité voisine de 2), à leur cassure brillante et à leur éclat nacré « opalescent », laissent apparaître ou pas des éclats colorés fugaces qui changent selon l'orientation de la lumière.
Coober Pedy est aussi connu pour l’un des plus importants sites en Australia, concernant les fossiles. Beaucoup d’entre eux sont opalisés. On trouve quantité de coquillages fossilisés aux couleurs châtoyantes de l’opale, jusqu’à des squelettes étranges d’animaux préhistoriques. Il y a 115 millions d’années, cette partie de l’Australie était recouverte par la mer, ce qui explique les fossiles marins retrouvés dans cette région du Great Artesian Basin. Au musée,on peut y voir la plus grande ammonite du monde qui, lorsqu’elle a été trouvée a été confondue avec un pneu.
Les Aborigènes ont donné le nom à cette ville, car la traduction de Coober Pedy, est l’homme qui vit sous la terre, ce qui pour eux, est inconcevable. Une maison sous terre s’appelle ‘dugout’.
Et ce matériel, à quoi peut-il servir ?
Eh bien à entretenir le terrain de golf de Coober Pedy, et cette année, on y voit quelques brins d’herbe, ce qui n’est pas le cas habituellement. Les green qui sont en fait noir, sont recouverts de pétrole. Et c’est un 18 trous.
The Dog Fence est la construction en continuité la plus longue au monde. Elle mesure 5300 km, démarrant dans le Queensland à Surfer’s Paradise et finit à Ceduna, sur la plaine de Nullarbor qui mène à Perth. A l’origine, elle fut montée pour protéger les troupeaux de moutons du sud du pays des dingos, chien natif Australien, principalement localisés dans le Nord du pays. Nous n’en avons pas vu un seul dans la partie que l’on a traversée, appelée ‘The Moon Plain’.
Antakirinja Mutuntjarra Lands est la propriété des Aborigènes, vous n’y rentrez que sous certaines conditions et avec permis. Breakaways, où la température en été atteint fréquemment 45°c avec au sol des températures atteignant les 65°C. vous pouvez y faire cuire votre œuf dans ces conditions. C’est un haut lieu de vénération pour le peuple Aborigène dont il tire la terre ocre dont ils se servent pour leurs décorations corporelles lors des cérémonies.
William Creek se trouve se trouve au milieu d’une des plus grandes stations mondiales, ‘Anna Creek’ qui fait plus que la taille d’Israël, 24 OOO km2 avec des dizaines de milliers de têtes. Nous en avons rencontré quelques-unes dont ce couple de taureaux.
C'est la plus grande ferme au monde, eh oui, encore. Elle a été créée en 1863 et à l’origine était un élevage ovin, or les dingos ont fait de tels ravages que c’est devenu un élevage bovin. Malheureusement, à cause de la sécheresse, il n’y avait plus que 3000 têtes en 2007. Le cheptel est remonté à plus de 30 000 bêtes cette année.
Le café-bar-station-essence-etc. est un lieu assez original où tout le monde est obligé de s’y arrêter, soit pour refaire le plein, manger, ou autre. Du coup, l’intérieur est tapissé de cartes de toutes sortes, Philippe y a laissé la sienne, et toutes sortes d’objets hétéroclytes, on ne sait où poser le regard.
On y trouve même un parc-mètre et pour donner une idée d’où nous sommes, au milieu de nulle part, pas tout à fait, Paris est même mentionnée. Il est vrai que ce n’est pas tout près.
Blanche Cup et Bubbler, sont deux points d’eau situés sur la route du télégraphe et l’ancienne voie de chemin de fer ‘Le Ghan’, (la première) construits sur ce parcours, justement parce qu’il y avait de l’eau. Ce qui est extraordinaire, c’est que l’eau jaillit au plus haut des points, entourés d’une auréole d’herbe bien verte, alors que tout autour, on ne voit que terre et sel.
Toujours sur cette ligne, on peut se rafraîchir dans un spa naturel avec une eau à 29°c, à Coward Springs.
La 1ère ligne de chemin de fer reliant Adélaïde à Darwin, empruntait donc cette route bordée de points d’eau. Elle longeait également le lac Eyre qui, cette année contient de l’eau alors qu’il était à sec depuis un certain nombre d’années. C’est le plus grand lac salé d’Australie et d’Océanie avec une superficie de 9 300 km2. C’est de plus le point le plus bas d’Australie à 13 m en-dessous du niveau de la mer. Avant que la ligne du Ghan ne soit finie, elle fut innondée et abandonnée pour être reconstruite plus loin, là où elle l’est toujours, en voici des restes, certains utilisent les traverses de bois pour écrire leur nom sur le bord de l'ancienne voie.
Les dromadaires afghanistans amenés en Australie lors de la construction de cette ligne ont été, tout simplement laissés sur place par les équipes. Ils ont tellement proliféré, qu’ils sont devenus maintenant une ‘peste’. Des mesures de massacres vont probablement être prises pour en réduire le nombre.
Le problème de l’Australie, c’est que tout est ‘le plus grand du monde’, mais les distances sont tellement démesurées, que tout est pris sous un autre angle.
Woomera, sur la route du retour a été un grand centre de base pour les lancements de missiles, fusées, navettes et autres. La ville a été désertée pendant un certain temps, de nouveau habitée et devenue une ville-musée. L’âme du pionnier Len Beadell rôde dans ce village, il a été celui qui a cartographié toute la zone en 1947. A l’origine, projet commun entre la Grande-Bretagne et l’Australie, ce centre reste un terrain d’essais pour l’aéro-spatiale Australienne. Dans les années 1960, les Européens ont testé « Europa », une « rocket » haute de 32m et pesant 105 tonnes. Quelques-uns de ces engins parmi tant d’autres et de débris récupérés alentour.
Port Germein sur la la route de retour possède une des jetées en bois des plus longues de l’hémisphère sud avec 1532 m. Elle en faisait 1680 avant la tempête qui l’a raccourcie en 1883. Elle été à l’origine utilisée pour remplir les bateaux qui ne pouvaient accoster, vu le peu de profondeur dans la baie. La région était alors très riche en céréales.
Les eucalyptus sont très variés. Leur beauté nous séduit toujours autant qu’aux premiers jours où nous sommes arrivés, Un tronc bien lisse, et des fleurs jaunes, cette fois.